Professeur, un métier de passion, qu'ils disaient. Et c’est effectivement mon cas.
Je ne me vois pas faire autre chose, j’aime enseigner, instruire, transmettre. Et même si je suis souvent en colère contre l’Ecole telle qu’elle va – et telle qu’on la détruit, méthodiquement, par cynisme et par bêtise -- , je m’imagine mal ailleurs que devant mes étudiants.
Et pourtant, pourtant… les faits sont là et ils sont têtus : notre profession a mal, notre profession va mal. Si l’on en croit le site du Parti de Gauche, http://www.gauchemip.org/spip.php?article10933, le taux de suicide sur un an parmi les enseignants est de 39 pour 100.000 : « Les professeurs sont les plus exposés au suicide, 39 pour 100.000 », assure Olivier Cuzon, de Sud-Education 29, qui se base sur une étude de l’Inserm.
Des suicides qui font moins de bruit qu’à France Télécom, d’autant que perdure le cliché du professeur heureux, peinard, toujours en vacances. « En l’absence de lieu de parole dans l’Éducation nationale, nous avons organisé des rencontres tout au long de l’année avec Cyril Labous, psychologue au CHU de Brest. Le compte rendu est édifiant », s’inquiète Sébastien Menes.
Et le syndicaliste de poursuivre en dénonçant « l’accroissement du surmenage, de la charge de travail, de la paperasserie, des successions de réformes, des classes surchargées ». Bref, une accumulation de contraintes, « sans compter les suppressions de postes », qui fragilise les enseignants. « Ce ne sont pas les enseignants qui sont fragiles mais l’organisation, de plus en plus calquée sur celle des entreprises, qui les rend malades », rectifie Géraldine Lebagousse. « Quand les profs osent enfin exposer leurs problèmes, la hiérarchie leur reproche de manquer d’autorité. Et, de plus en plus, les licencie pour "insuffisance professionnelle". Ils ont le sentiment qu’on leur fait porter la responsabilité de l’échec scolaire », déplore Michel Boury.
Alors, mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, reprenons tous en chœur, avec J.-P. Brighelli : « Connard, viens faire cours une semaine dans un collège standard », et on en reparle ensuite !!!